Urgence gaz 0 800 028 800
L’art et l’industrie : deux univers qu’à priori tout oppose. Et pourtant ! Dans le cadre d’un mécénat entre le fonds de dotation Centre Pompidou et le fonds de dotation Teréga Accélérateur d'Énergies, Teréga a accueilli Chloé Quenum en résidence. Une occasion unique, pour l’artiste diplômée de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris et lauréate du programme Mondes Nouveaux soutenu par le ministère de la Culture, de mesurer qu’entre créativité artistique et innovation industrielle, les frontières sont plus ténues qu’on ne l’imagine de prime abord. L’artiste revient sur son expérience.
Transmettre des messages. C’est l’ambition première de Chloé Quenum, artiste éclectique qui combine les techniques pour exprimer ses émotions, ses sensations. Pendant son année de résidence au sein de Teréga, Chloé Quenum s’est inspirée de l’activité et des installations de l’entreprise, pour créer une trentaine de pièces miniatures en verre soufflé coloré. Ces œuvres ont été exposées au musée des beaux-arts de Pau du 4 juillet au 11 octobre 2023. Elles ont rejoint depuis le Centre Pompidou à Paris.
CQ : Cette expérience de résidence est née de la collaboration avec le Centre national d’art et de culture Georges Pompidou et différentes entreprises mécènes. Tout a commencé par un rendez-vous avec Dominique Mockly, président et directeur général de Teréga, qui m’a expliqué quelles étaient les activités de Teréga. Au fil de cet échange, nous avons identifié des liens invisibles mais tacites qui nous réunissaient comme l’histoire de l’entreprise, son implantation et son développement géographique. Par la suite, j’ai pu me rendre à différentes reprises sur le site de Teréga à Pau. Ce qui m’a tout de suite intéressée, c’est la question de l’invisibilité. J’ai été interpellée par la nécessité d’odoriser le gaz pour le rendre détectable et ainsi atténuer sa dangerosité. Différents aspects de l’industrie gazière m’ont intriguée : le souterrain, l’inodore, l’impalpable… mais aussi le gigantisme des infrastructures. J’ai trouvé cet univers fascinant et perturbant à la fois.
CQ : La richesse de cette expérience en résidence, c’est le déplacement que cela suppose. J’ai pu me confronter, m’immerger dans un univers que rien ne me prédestinait à découvrir. Le stockage et le transport du gaz m’étaient totalement étrangers. Le choc de cette confrontation a soulevé en moi des questionnements, des interrogations qui ont nourri ma pratique. Le changement de contexte de lecture, la rencontre de personnes qui ne sont pas nécessairement liées à l’art contemporain, m’ont finalement ouvert un champ lexical nouveau. Être confrontée à ce paysage industriel, avoir le sentiment de toute cette matière invisible qui nous environne, j’ai trouvé ce premier contact avec l’univers de Teréga, absolument vertigineux.
CQ : Cela se traduit finalement assez clairement dans les œuvres qui sont nées de cette expérience. Toutes ces infrastructures tubulaires, ces coudes, ces formes, l’idée de ces flux de matière en circulation, je les ai retranscrites sous la forme de tubes en verre laborantin soufflé. Cela m’a permis de réinterpréter cet univers industriel tel que je l’ai perçu, ressenti. Le lien avec l’architecture du Centre Pompidou s’impose bien sûr comme une évidence. Le travail en résidence permet l’émergence d’associations inconscientes qui se font avec le temps, qui ne sont pas immédiatement intellectualisées, mais qui ne peuvent pas être niées. L’une des œuvres (NDLR : Les nuages rendent la lune invisible), est accompagnée d’un texte d’Alexandra Carlin qui est nez dans l’industrie du parfum. Dans son texte, elle décrit de manière très technique des senteurs, des essences et elle y associe des sensations, des sentiments qui sont ensuite traduits de manière scientifique pour délivrer une fragrance. Tout, dans mon expérience chez Teréga, gravite autour du visible et de l’invisible et des passerelles qui se créent ou peuvent se créer entre ces univers.
CQ : Je retiens l’incroyable accueil qui m’a été réservé par Teréga et ses équipes. Sur le plan humain, logistique, mais aussi par rapport à la disponibilité des personnes qui m’ont accompagnées lors de mes visites sur les infrastructures… J’ai ressenti autant d’enthousiasme que de bienveillance. Cette ambiance chaleureuse m’a permis de me sentir très en confiance. Le lien entre mon travail et l’industrie gazière n’était pas évident. Mais, ce qui ressort de cette expérience, c’est que derrière les infrastructures, les outils de production, c’est toujours la richesse humaine qui finit par se révéler et s’exprimer.
Découvrez les œuvres de Chloé Quenum et les artistes en résidence chez Teréga