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Le marché français du biométhane est l’un des plus dynamiques en Europe. Sa croissance continue doit aussi faire face à de nombreuses évolutions : elles tiennent au contexte, à la réglementation, aux tarifs, aux acteurs, aux capacités d’injection, au nombre d’installations de biogaz en France… Un environnement dans lequel les opérateurs gaziers, comme Teréga, jouent un rôle important pour le développement des gaz renouvelables.
En 2011, la France concrétisait la mise en service d’un premier site d’injection de biométhane dans les réseaux de gaz. Une dynamique était née.
En effet, le biogaz produit par méthanisation de matières organiques fermentescibles (effluents d’élevages, résidus de culture agricole, déchets municipaux, etc.) est essentiellement utilisé à des fins de production de chaleur et d’électricité (cogénération). Mais ce biogaz peut également être injecté dans les réseaux gaziers, après avoir été purifié et odorisé. On parle alors de biométhane.
La composition du biométhane étant quasiment identique à celle du gaz naturel, cela en fait un substitut idéal pour décarboner les secteurs utilisant du gaz naturel. Un potentiel qui se développe jusqu’à servir la mobilité urbaine puisque ce gaz renouvelable peut être valorisé en carburant, le bioGNV, afin d’alimenter des véhicules en carburant renouvelable.
Cette dynamique d’injection de biométhane dans le réseau s’inscrit dans une volonté française d’accélérer la transition énergétique :
la Loi de Transition Énergétique pour la Croissance Verte (LTECV) fixe pour objectif de porter à 10% la part de gaz renouvelable dans la consommation française de gaz naturel à l’horizon 2030,
la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE) prévoit un objectif d’injection de 7 à 10% de biométhane d’ici 2030,
la PPE fixe aussi un objectif de biométhane injecté entre 14 et 22 TWh à l’horizon 2028.
La sixième édition du Panorama du gaz renouvelable, parue en avril 2021, présente des données récentes sur la dynamique du marché de biométhane français. Dans ce panorama, Teréga, GRDF, GRTgaz, le SPEGNN et le Syndicat des énergies renouvelables (SER) font chaque année l’état des lieux de la filière des gaz renouvelables, en plein essor.
Au 31 décembre 2020, la France comptait ainsi 1075 unités de production de biogaz. Parmi elles, 214 unités (soit 20%) le valorisent sous forme de biométhane injecté dans les réseaux, un nombre qui a quasiment doublé en un an (123 sites fin 2019). Et d’autres chiffres encore viennent affirmer l’élan de toute la filière, comme l’explique Grégory Bugler, responsable de la stratégie et environnement marché au sein du pôle Stratégie & Innovation de Teréga : « 79% de biométhane en plus a été injecté en 2019 (comparativement à 2018), ce qui représente 2,2 TWh. Les 214 sites représentent une capacité maximale d’injection de 4 TWh en 2020. Et 1 164 projets sont inscrits au registre des capacités en 2020, qui représentent 26 TWh injectables. ».
Teréga participe à l’essor de la filière biogaz en France en facilitant l’accès au réseau gazier et en soutenant les porteurs de projet. Le potentiel du biométhane se situe notamment dans la capacité d'intrants agricoles et sa maturité technologique. La méthanisation de déchets organiques existe depuis longtemps. C’est une technologie mature aux risques limités », raconte Grégory Bugler.
Afin de clarifier et de faciliter le raccordement au réseau, une cartographie d’accès au réseau a été réalisée avec les transporteurs et les distributeurs. « Si 20% des zones restent encore à traiter, l’objectif de la démarche est d’évaluer le potentiel d’unités de méthanisation sur une zone (nombre, taille) et de configurer des réseaux à proximité des zones définies », explique Émilie Mauger. Ensuite, un calcul peut être réalisé pour évaluer le moindre coût pour le raccordement.
Concernant les perspectives du biogaz et du biométhane, la dimension locale est essentielle. « En matière de biométhane par exemple, nous constatons une accélération des intentions d’injection après un lancement en 2015 », constate Lionel Lalanne, responsable du service Développement des Territoires chez Teréga. Avant d’ajouter : « Si d’une façon générale, nous assistons à une déclinaison des trajectoires nationales, l’ADN des territoires prend ensuite le dessus et influe sur la stratégie. » En Aquitaine par exemple, le volume de ressources primaires devrait permettre un dynamisme soutenu mais plus hétérogène. Alors qu’en Occitanie, la dynamique de prospection est très importante.
À ce titre, la typologie des « clients » producteurs sur le marché du biogaz et du biométhane modifie aussi les pratiques relationnelles. Avant, le marché de l’énergie regroupait des industriels, avec une capacité de levée de fonds importante. Ce n’est pas le cas des agriculteurs, qui doivent se fédérer. « Cela implique de les accompagner davantage. Nous devons les rassurer sur les modèles de méthanisation agricole en France. Nous devons les aider à prendre conscience que l’approche est pertinente et durable », conclut Lionel Lalanne.