Accélérer le développement de l’hydrogène en Europe

Levier de décarbonation de secteurs comme l’industrie et la mobilité, solution de stockage des énergies renouvelables intermittentes et de production d’électricité, source de réindustrialisation et de création d’emplois non délocalisables … L’hydrogène est un véritable atout pour l’Europe, à la fois pour atteindre ses objectifs en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre mais aussi comme vecteur de souveraineté énergétique. Le recours à l’hydrogène renouvelable ne pourra cependant s’accélérer qu’avec la mise en place d’une filière européenne bas-carbone et compétitive. Dans cette optique, Teréga a co-initié le projet de Dorsale hydrogène européenne (European Hydrogen Backbone) qui prendra la forme, d’ici à 2040, d’un réseau de 53 000 kilomètres reliant 28 pays. Du fait de sa position géographique stratégique, Teréga contribue en particulier au développement de la partie de la Dorsale située dans le sud-ouest de l’Europe et de la France, à travers plusieurs projets d’infrastructures.

Le 13 décembre 2022, les gestionnaires de réseaux de transport français (Teréga et GRTgaz), espagnol (Enagas), et portugais (REN) se sont engagés, en signant un protocole d’accord (MoU), à collaborer de manière coordonnée au développement du projet H2Med, premier pilier de la Dorsale hydrogène européenne. Il s’agit d’un corridor énergétique vert reliant le Portugal, l’Espagne et la France au réseau énergétique de l’Union Européenne. H2Med englobe les parties portugaise, espagnole et française de la Dorsale ainsi que les interconnexions entre le Portugal et l’Espagne (projet H2Med-CelZa) et l’Espagne et laFrance (projet H2Med-BarMar). L’objectif de cet accord est de rendre l’infrastructure disponible dès 2030.
Par ailleurs, les projets constituant le corridor H2Med (H2Med-CelZa et H2Med-BarMar) sont candidats à la liste des Projets d'Intérêt Commun prioritaire (PIC). 

Au sein du corridor H2Med, Teréga est promoteur du projet H2Med-BarMar qui prévoit la mise en place d’une interconnexion maritime d’hydrogène entre Barcelone et Marseille (BarMar) à l’horizon 2030, pour un coût estimé à 2200 M€. Elle aura la capacité de transporter jusqu’à 2 millions de tonnes par an d’hydrogène vert et bas-carbone à partir de 2030, soit l’équivalent de 10 % de la consommation prévue en Europe à horizon 2030 dans le cadre du plan REPowerEU. 

Porté par Teréga, HySoW, Hydrogen South West Corridor of France, s’inscrit comme un facilitateur du projet de corridor énergétique vert H2Med. Il vise à développer, d’ici à 2030, des infrastructures de stockage et de transport d’hydrogène bas-carbone et renouvelable. Il permettra ainsi d’interconnecter les pôles industriels et de mobilité majeurs d’Occitanie et de Nouvelle-Aquitaine aux flux d’hydrogène produits localement mais aussi à ceux importés du Sud de l’Europe, de la Méditerranée et de la façade Atlantique.

Avec ses 600 kilomètres de canalisations, le corridor pourra transporter 16 TWh/an d’hydrogène décarboné à travers tout le Sud-Ouest. Il sera structuré autour d’installations de stockage, situées en Nouvelle-Aquitaine, d’une capacité de 500 GWh PCS en 2030 et d’1 TWh PCS en 2050. HySoW revêt plusieurs objectifs :

• accélérer la transition écologique et la décarbonation de l’Occitanie et de la Nouvelle-Aquitaine ;

• soutenir les dynamiques de réindustrialisation de ces territoires ;

• renforcer la sécurité d’approvisionnement de l’ensemble du système énergétique européen. 

Ce projet constitue l’un des premiers piliers de la partie méditerranéenne de la future Dorsale européenne de l’hydrogène.